NOS COMBATS : OPINIONS 2022

Les prises de position de la MIPSS Auvergne au cours de l'année

03/11/22 - GRAND ECART ET COMPROMISSIONS

Dans le M@g24 d’octobre 2021, nous dénoncions le projet insincère de « Grande Sécu », dont l’un des scenarii consistait en une suppression des mutuelles, au profit d’un élargissement du rôle de l’Assurance Maladie Obligatoire.

Nous rappelions notamment que, depuis longtemps, le législateur avait utilisé les complémentaires santé comme régulateur du déficit de la Sécu, en leur transférant la prise en charge de dépenses relevant de l’Assurance Maladie Obligatoire (ticket modérateur, forfait hospitalier, 100% Santé). Nous prétendions qu’il n’était pas assez sot pour se priver, dans l’avenir, d’un levier d’économies si abondamment employé.

Le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2023, en cours de discussion au Parlement, vient complètement valider notre analyse d’il y a un an : au chapitre des « mesures de pertinence et d’efficience », ce PLFSS 2023 prévoit d’engager une nouvelle collaboration avec les organismes complémentaires et … de leur transférer 150 000 000 EUR de dépenses d’assurance maladie obligatoire !

Autrement dit, nous avons, d’un côté, un Gouvernement qui s’apprête à faire le grand écart avec ce qu’il envisageait 12 mois auparavant et, de l’autre, des organismes complémentaires, Mutualité Française en tête, prêts à payer (avec l’argent de leurs adhérents) un strapontin dans le cockpit de pilotage du système de santé !

Depuis bien longtemps, les pouvoirs publics usent et abusent des cotisations des adhérents de nos mutuelles, en les taxant lourdement (14,07% de leur montant !) et en leur faisant supporter des dépenses qui relèvent du périmètre de la Sécu. Bien entendu, chaque Ministre de la Santé s’empresse de préciser que la nouvelle charge imposée aux mutuelles devrait pouvoir être financée « sans augmentation de cotisations ». Nous répondons simplement à ceux qui se débattent avec un déficit chronique de la Sécu qu’ils ne sont pas forcément les mieux placés pour donner des conseils d’équilibre financier aux autres.

Mais, le plus grave n’est-il pas que, depuis aussi longtemps, le principal mouvement de défense des mutualistes (la FNMF) se fourvoie dans des compromis(sions) qui font le malheur des adhérents de toutes les mutuelles, sans pour autant faire le bonheur de la Sécu ?

 

Vous pouvez relayer ces prises de position auprès de votre député(e), sénateur(trice).

Ce sont eux qui font les lois en votre nom : alertez-les !

 

 

 


10/05/22 - UNE SOCIETE QUI EXCLUT SES AINES A QUELQUE CHOSE DE POURRI

Dans « Les Fossoyeurs », le journaliste V Castanet décrit les dérives lucratives de plusieurs EPHAD du secteur privé. Certes, tous les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes du pays ne sont pas des mouroirs où nos aînés seraient maltraités. Pour autant, l’obsession de la rentabilité a visiblement poussé des dirigeants à imposer des méthodes managériales contestables, à rogner gravement sur les dépenses de nourriture comme de personnel, au point qu’on évoque un « scandale des EHPAD », dont gouvernement et parlementaires se sont immédiatement saisis pour que « le temps du business grand âge soit révolu » (B Bourguignon, ministre en charge de l’autonomie) !

Pourtant, qui se souvient du livre écrit en 2019 par l’aide soignante Hella Kherief et intitulé … « Le scandale des EHPAD » ? Quelles ont été les suites données aux faits alors dénoncés ?

Et si ce « scandale » d’hier et d’aujourd’hui ne trouvait pas ses causes uniquement dans la cupidité des hommes … mais aussi et surtout dans l’évolution de notre société.

En 2017 (M@g16 – oct. 2017), nous nous alarmions de l’offre commerciale « Veiller sur mes parents » (La Poste) qui, pour quelques euros mensuels, promettait à nos seniors une visite hebdomadaire … du facteur ; autrement dit, de faire ce que leurs enfants feraient s’ils communiquaient encore avec eux.

En matière de complémentaire santé, que représente la mise en œuvre des contrats collectifs obligatoires en entreprise, sinon la rupture de la solidarité intergénérationnelle ?

L’urbanisation, le coût du logement, les emplois du temps trépidants mais aussi la montée en puissance de l’individualisme ont conduit à un resserrement de la cellule familiale dans un même lieu de vie, alors que l’augmentation de l’espérance de vie voudrait que ce soit le contraire.

Les personnes âgées occupent des rôles sociaux dans les associations, s’occupent de leurs parents et aident leurs enfants. Du moins, au début : la place des arrières grands parents et leur visibilité sociale sont, en revanche, bien plus limitées. Finalement, la place faite aux vieux dans la société semble proportionnelle à ce qui est perçu de leur utilité.

Il est indispensable de repenser le vivre ensemble avec les personnes âgées car, comme l’écrivait Simone de Beauvoir, il y a plus de 50 ans (« La Vieillesse » 1970), une société qui exclut ses ainés et les réduit à une condition sociale et économique déshonorante « a quelque chose en elle de pourri » !

 
 
 

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